Par QORIA ANOUAR
Sous le ciel lourd d’Alger étouffe une voix,
Un vieil écrivain, témoin de tant de croix.
Sa plume, jadis flamme contre l’oubli,
Se brise aujourd’hui dans l’ombre d’un pays.
À 75 ans, fragile et fatigué,
Le corps s’incline, mais l’esprit reste dressé.
Ses mots sont lumière, ses pensées des éclairs,
Mais on l’a jeté aux fers, sans même un repaire.
Cancer ronge ses jours, les heures sont comptées,
Pourtant la justice se voile, impitoyée.
L’homme n’est plus qu’un souffle, un souffle emprisonné,
Mais ses livres crient encore, refusant d’abdiquer.
Ô barreaux infâmes, vous n’enfermerez pas
Les rêves d’un poète, ni l’écho de sa foi.
Car si son corps s’éteint dans le froid des cachots,
Sa mémoire brûlera plus fort que vos tombeaux.
Ils ont fermé la porte sur un vieil écrivain,
Pensant réduire au silence la force d’un humain.
À 75 ans, malade, brisé,
Il porte dans ses veines un courage blessé.
Mais que vaut la justice quand règne la peur ?
Quand des généraux étouffent les clameurs ?
Leurs barreaux sont de fer, leurs cœurs de granite,
Mais la vérité, elle, demeure infinie.
On peut enchaîner un corps, courber une échine,
On ne peut bâillonner l’éclair d’une plume fine.
Ses mots traverseront les murs et les années,
Contre l’arbitraire, ils resteront levés.
Ô peuple qui écoute, retiens bien ce nom,
Un homme enfermé n’est jamais prison.
Car là où l’injustice se croit éternelle,
Naît une révolte, brûlante et fidèle.