Moulay Abdeljalil DALIL ESSAKALI / Avocat au Barreau de Lille
Le 16 novembre 2024, les autorités algériennes ont procédé à l’arrestation de l’écrivain franco algérien Boualem SENSAL, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer de prostate. En cause un entretien au média dans lequel l’écrivain affirmait que l’Algérie avait hérité, sous la colonisation française, de territoires auparavant marocains.
Le 27 mars 2025, l’écrivain Boualem SENSNAL a été condamné à cinq ans de prison pour atteinte à l’intégrité nationale, et le 01 juillet 2025, le jugement a été confirmé par la Cour d’appel après des réquisitions plus lourdes du parquet qui avait réclamé une peine de 10 ans de réclusion.
Compte tenu de la situation humanitaire et sanitaire dégradée de l’écrivain Boualemn SENSAL, la classe politique française a condamné fortement l’arrestation, la détention et la condamnation de l’écrivain, a réclamé sa libération immédiate et inconditionnelle et la mise en place d’une mission médicale internationale afin d’évaluer son état de santé.
Face aux bonnes volontés de la France, le gouvernement algérien a monté les enchères puisque le régime militaire se trouve aujourd’hui dans une logique de revanche déclenchée par la reconnaissance par le Président Français Emmanuel MACRON de la souveraineté marocaine sur le Sahara marocain.
Étant donné que le régime militaire a choisi l’option du pire et a décidé de laisser l’écrivain Boualem SENSAL croupir en, prison, la France doit, alors, prendre des leviers puisque la diplomatie n’est efficace que s’il y a des leviers, autrement dit il est temps de prendre des mesures de coercition.
Aujourd’hui, le temps est venu pour mettre en place les moyens de coercition, comme par exemple l’arrêt de l’aide au développement et la remise en cause de l’accord franco algérien du 27 décembre 1968.
C’est dans ce sens aussi que le 06 mai 2025, le parlement européen a condamné la détention en Algérie des personnes considérées comme prisonniers d’opinion, notamment les militants, journalistes, blogueurs ou défenseurs des droits de l’homme et a réclamé leur libération tout en condamnant les méthodes d’intimidation du régime algérien qui réduit, de fait, la liberté d’expression et la liberté de la presse.
A travers l’homme, la liberté d’expression est emprisonnée et les valeurs de la République française sont prises en otage.