Par Anouar QORIA – Docteur en Média et Politiques Internationales
L’affaire Boualem Sansal continue de susciter l’indignation, écrivain reconnu à l’international, traduit dans plusieurs langues, lauréat de prestigieux prix littéraires, Boualem Sansal incarne une voix libre et critique face aux dérives autoritaires du régime algérien, pourtant, cette voix est aujourd’hui muselée, l’auteur franco-algérien a été arrêté par les autorités d’Alger, dans des conditions qui soulèvent de graves inquiétudes.
Au-delà du caractère arbitraire de son incarcération, c’est la dimension humaine qui choque le plus. Boualem Sansal souffre d’un cancer, une maladie qui nécessite des soins constants et spécialisés. Son emprisonnement, sans prise en compte de son état de santé fragile, apparaît comme une violation flagrante des droits humains les plus élémentaires, la détention d’un patient atteint d’une pathologie aussi lourde ne relève plus du champ politique mais du domaine de l’inhumain, la communauté internationale ne peut rester silencieuse face à ce qu’il convient d’appeler un acharnement, les institutions algériennes affichent un entêtement inquiétant, elles préfèrent réduire au silence un intellectuel que d’accepter le débat démocratique et la pluralité d’opinions, ce traitement infligé à Boualem Sansal n’est pas un cas isolé; il s’inscrit dans une longue tradition de répression contre les journalistes, écrivains et opposants qui osent défier la pensée unique… Les défenseurs des droits humains, les ONG internationales et les gouvernements attachés aux valeurs universelles doivent hausser le ton, le cas de Boualem Sansal ne relève pas seulement d’une affaire nationale, mais d’un combat pour la liberté d’expression et la dignité humaine, à l’heure où la littérature demeure l’un des derniers refuges de la vérité, réduire au silence un écrivain malade revient à condamner non seulement un homme, mais aussi une idée, celle d’une Algérie ouverte, libre et respectueuse des droits de ses citoyens.
Il est urgent que les autorités algériennes mettent fin à cette injustice, et qu’elles libèrent Boualem Sansal sans condition car maintenir un écrivain atteint d’un cancer derrière les barreaux n’est pas seulement une faute politique, c’est une faute morale qui restera gravée dans l’histoire…